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Parti d'une envie de se mettre en scène, c'est, à la base, quatre comédiens, produits de la section "son-corps-voix-image" de Jean Mastin qui ont décidé de former une troupe, un collectif, une compagnie, bref quelque chose où ils pourraient mélanger leurs talents respectifs à savoir la réflexion, l'infographie, la vidéo, les arts plastiques, le jeu, l'action et le texte. WORK IN PROGRESS

lundi 22 septembre 2008

On était partis pour une mise en scène et on se retrouve QUELQUE PART (sur la Grand'Place les 23 et 24)

Le texte est une matière mobile, fluide. L'auteur a beau l'avoir rigoureusement aligné; avoir aggloméré les lettres pour former les mots puis les phrases; l'avoir pétri de sens... au final, les acteurs s'en emparent, mâchent les mots. Les phrases redeviennent sons et mouvements.

Le propos est mobile... fuyant. Le lecteur le décode avec ses propres prismes. Là un aspect sera révélé ou retranscrit. Là, un autre aspect sera gommé, oblitéré.

En reprenant le même spectacle, les 5sens9 en font l'expérience. Comment, avec les mêmes briques, humaines et aplphabétiques, sur un même propos, le spectacle a-t-il autant changé d'aspect?

Certes, le narrateur de cette pièce/texte/récit perd une de ses facettes féminines (en la personne de Karo) pour se révéler, un peu plus barbu. Cela aurait pu rester au niveau d'une simple modification esthétique. Mais enfin! Cela ne devrait pas changer le message véhiculé par la pièce.

Ah! Le MESSAGE! ET bien non, oubliez ça. Evidemment, nous donnons volontairement une tonalité à la pièce, une couleur. Mais avoir un public qui nous tend l'oreille, ne nous fait pas oublier qu'on ignore tout de ce qu'ils voudront bien entendre.

A nous de contourner les barrières, de laisser de côté les règles mondaines pour reconstruire un monde miniature, subtilement ou absurdement différent du "nôtre". Trouver des chemins de traverse sans perdre le spectateur en route pour l'amener, oui, au milieu des vignes.

Ce travail a pris une dimension particulière. Jouer en rue représente un véritable défi (et une nouvelle façon d'aborder le travail d'acteur). Comment happer le spectateur dans un espace aussi ouvert, mobile, imprévisible? Le jeu doit être direct, physique, en prise avec le réel, décodable en un seul regard. Il doit pouvoir toucher que le spectateur s'arrête 5 secondes ou 30 minutes.

Ainsi, il est vraiment étonnant de constater à quel point des contraintes d'ordre technique (jouer dehors, sans supports média...) ont une influence sur le jeu lui-même. La pièce n'est plus seulement un "brol" qu'on répète quelque part pour le ressortir dans un autre endroit. Non, l'adéquation du jeu et de lieu prend son ultime importance.

Et tout cela n'est pas pour me déplaire. Après tout, les 5sens9 sont bâtis sur l'invitation à redécouvrir nos 5 sens.

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